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Les affaires du cinéma luxembourgeois

Le secteur cinématographique luxembourgeois a connu une « évolution considérable », selon Guy Daleiden, directeur du Film Fund Luxembourg. Voici un aperçu des chiffres de l’industrie, de la croissance du secteur et de son rôle dans la promotion de la culture luxembourgeoise à l’étranger.

Guy Daleiden, directeur du Film Fund Luxembourg, a vu l’industrie cinématographique se développer considérablement depuis qu’il a pris ses fonctions il y a 25 ans. Il y a eu une « énorme évolution » entre hier et aujourd’hui, dit-il : « Au début, il n’y avait pas d’infrastructures et tout se faisait sur une base d’amateurisme. Mais grâce à l’investissement du gouvernement luxembourgeois dans l’industrie, en mettant des fonds à disposition, l’industrie a pu se développer, croître et être reconnue au niveau international.

Le Film Fund a pour mission de soutenir le secteur audiovisuel du Grand-Duché, non seulement par des subventions et d’autres aides, mais aussi par sa promotion à l’étranger, l’organisation du « Lëtzebuerger Filmpräis » (le Prix du film luxembourgeois, organisé tous les deux ans), la production de statistiques sur le secteur et bien d’autres choses encore. Le Fonds gère également un guide de l’industrie, qui présente les acteurs clés en termes de studios de cinéma et d’animation, de sociétés de production, de distributeurs, de réalisateurs, etc.

Investissements dans le secteur audiovisuel

Comme l’explique M. Daleiden, le Film Fund Luxembourg a reçu 40,5 millions d’euros du gouvernement luxembourgeois en 2023. Une fois les salaires et le loyer des locaux déduits, environ 38 millions d’euros sont investis dans le secteur par le biais de différents mécanismes, dont le plus important est l’Aide Financière Sélective (AFS), qui apporte un soutien financier à l’écriture de scénarios, au développement, à la production et à la distribution dans le secteur audiovisuel. Selon son rapport annuel 2022, 73 aides ont été distribuées, pour un montant total d’environ 38,5 millions d’euros. Celles-ci peuvent aller à des longs métrages, mais aussi à des séries, des longs métrages d’animation, des documentaires, voire des projets de réalité virtuelle et augmentée.

« Tous nos films sont réalisés en coproduction : minoritaire ou majoritaire, où le réalisateur est généralement un Luxembourgeois ou un résident luxembourgeois, de sorte que la société de production luxembourgeoise reçoit la majeure partie de l’argent pour le projet », ajoute M. Daleiden.

Au cours des cinq dernières années, les investissements se sont déplacés des longs métrages vers les mini-séries. Selon M. Daleiden, en 2018, 3,8 millions d’euros ont été investis dans des mini-séries, contre 6,5 millions d’euros l’année dernière. Les investissements dans les longs métrages se sont élevés à environ 17,4 millions d’euros en 2018, contre environ 14 millions d’euros l’année dernière.

Gagner en notoriété

Cette année, à la Berlinale (Festival international du film de Berlin), deux coproductions luxembourgeoises font partie de la compétition officielle : Black Tea (Abderrahmane Sissako, coproduit avec Red Lion) et Fox & Hare Save the Forest (Mascha Halberstad, coproduit avec Doghouse Films).

« Pour un pays comme le Luxembourg, qui produit 25 à 30 films par an, je dois dire que c’est un résultat considérable », note M. Daleiden, qui ajoute que l’année dernière, trois films ont été sélectionnés à Berlin, cinq à Cannes, ainsi qu’un certain nombre d’autres à Locarno, Venise et bien d’autres encore.

« Maintenant, l’industrie existe, elle est reconnue, nos partenaires nous connaissent et veulent produire avec nous. Les partenaires de coproduction sont principalement européens, surtout avec les pays voisins, mais aussi des pays comme les Pays-Bas, l’Autriche, la Suisse et l’Irlande. »

« Le Luxembourg possède son propre “petit Hollywood. »

Au début de l’industrie, les sociétés devaient souvent faire venir des équipes de l’étranger, mais aujourd’hui, il y a suffisamment d’équipes techniques sur place. Comme le souligne le gouvernement, le Luxembourg possède même son propre « petit Hollywood », un espace de 4 000 m2 pour la production audiovisuelle à Filmland Kehlen.

À ce jour, une coproduction franco-luxembourgeoise a été récompensée par un Oscar : M. Hublot (Laurent Witz, Alexandre Espigares), qui a remporté le prix du meilleur court métrage d’animation en 2014. Mais, comme le fait remarquer M. Daleiden, il y a aussi beaucoup de Luxembourgeois dans les coulisses. Et, bien sûr, la Luxembourgeoise Vicky Krieps connaît un succès international, après sa percée majeure dans le film Phantom Thread (2017), qui a été primé.

Festivals de cinéma

Bien entendu, le Luxembourg City Film Festival, qui a soufflé cette année sa 14e bougie, est un événement de premier plan pour promouvoir les (co) productions luxembourgeoises. Le festival a été classé en 2022 comme l’un des plus cool du monde par le magazine MovieMaker. Il comprend des films dédiés au jeune public, ainsi que des ateliers, des expositions et un pavillon VR (qui en est à sa 7e édition) à Neimënster.

Il existe d’autres festivals intéressants, mais axés sur les films étrangers, comme le British & Irish Film Festival, qui se tient en septembre, et CinEast (le festival du film d’Europe centrale et orientale), qui a lieu en octobre.


Cet article est paru dans la première édition du magazine Forbes Luxembourg. Vous souhaitez en recevoir un exemplaire? C’est par ici!

Natalie A. Gerhardstein
Natalie A. Gerhardstein
Natalie A. Gerhardstein est une journaliste et rédactrice indépendante qui possède 20 ans d'expérience dans les médias internationaux, l'édition et la communication stratégique d'entreprise. Ses écrits sur les affaires et le développement international, les voyages et la culture ont été publiés dans diverses publications, au Luxembourg et à l'étranger, notamment dans des magazines de bord, des magazines d'affaires, de finance et de culture/lifestyle, ainsi que dans des magazines de voyage. Ayant la double nationalité américaine et allemande, Natalie est titulaire d'un MBA et parle l'anglais, le français, l'allemand et le luxembourgeois à des degrés divers, et apprend des rudiments de coréen et de japonais. Elle adore voyager, surtout en Asie.

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