Survival: Fountain of Youth - Critique

Survie et vent de liberté.

Si tomber dans les orties en fuyant un chacal avant de mourir de soif les pieds dans l'eau miroitante d'un beau lagon bleu d'une île des Caraïbes vous semble une bonne façon de vous amuser, Odinsoft a pensé à vous et vous propose Survival: Fountain of Youth, un jeu de survie narratif en solo qui saura vous occuper des dizaines d'heures pour vous sortir de cet enfer paradisiaque. Une fontaine de Jouvence ? Bah, c'est juste en bonus.

La légende de la recherche de la fontaine de jouvence est un bon point de départ pour un jeu de survie aux accents IndianaJonesques. D'après Wikipedia, il est dit que le conquistador Juan Ponce de León la recherchait pour guérir son impuissance, et en tant que membre de son expédition dans le Caraïbes au XVIe siècle, c'est un peu dur d'imaginer risquer sa peau sur des mers plus ignorées pour préserver la vie sexuelle du capitaine, mais bon, l'aventure c'est l'aventure. Et puis, ce n'est pas précisé dans le jeu, qui livre tout de même son lot de surprises.

Bien entendu, la piste menant à un archipel mystérieux est semée d'embuches quasi-surnaturelles et la flotte de Juan Ponce de León est rapidement prise dans une tempête qui l'éparpille et vous oblige à sauter à la mer car votre navire est en feu. Vous vous réveillez sur une plage de sable blanc sans trop vous rappeler ce qui est arrivé. Plus qu'à commencer à ramasser des bouts de bois et des cailloux pour organiser votre survie. Vivrez vous assez longtemps pour retrouver vos compatriotes ?

Le vent se lève...

Survival: Fountain of Youth offre un mélange assez typique de récolte de matériaux (minéraux, végétaux ou animaux), de construction de base ou d'outils (les recettes se débloquant avec l'acquisition de nouveaux éléments, ou parfois avec des découvertes), et d'exploration. Maintenir une bonne santé est primordial, en surveillant les jauges de faim, de soif, et d'énergie. Ce qui diffère le plus ici des autres jeux du genre est la gestion du temps, qui passe non seulement de manière naturelle, mais aussi par saut abrupt lorsqu'une tâche est accomplie. Couper un arbre va vous faire un bond de quelques heures par exemple, et réduire fortement votre énergie.

Il s'avère donc impératif de bien gérer vos priorités pour progresser. Toutes vos compétences d'optimisation sont mises à l'épreuve par les aléas du quotidien du Robinson typique : climat pas toujours sympa, nuisibles vénimeux partout, faune territoriale, maladies surprises, blessures bêtes...

Pourtant, il faut aller de l'avant. L'exploration n'est pas sans risque, mais payante grace à la cartographie. Première étape : trouver un point en hauteur, en général à un arbre spécifiquement pensé pour, mais ce n'est pas obligé. Passez un peu de temps avec du matériel d'écriture - ou un bout de charbon -, et voilà votre carte notée avec les dangers et les ressources alentour. Une fois de plus, n'hésitez pas à abuser de cette fonctionnalité pour repérer ce dont vous avez besoin et progresser avec rigueur. Bien sûr, il y a des chances pour que vous ayez besoin de tout ce qui vous passe par la main à un moment où l'autre, mais inutile de trop thésauriser, pour ne pas vous embourber dans une gestion d'inventaire fastidieuse.

La manière dont fonctionne les ressources vous pousse aussi à l'exploration. Il n'est pas rare de trouver un nouveau matériau en quantité : des branches sur un arbre, une mine d'obsidienne, etc. Une fois la mane récupérée, elle va se renouveler avec le temps, mais très lentement. Il s'avère alors plus rapide de partir vers l'inconnu afin de trouver une nouvelle source, plutôt qu'attendre que celle connue se renouvelle - techniquement possible mais peu souhaitable. C'est pourquoi vous construisez un navire et voguez d'îles en îles réparties en quatre zones autour de la zone principale, qui est l'île d'Esperance.

Cosy n'est-ce pas ?
Votre embarcation ne manque pas d'évoluer aussi et fait rapidement office de base mobile.

Chaque zone a ses particularités, ses ennemis, ses ressources. Il y a de fortes chances pour que vous posiez votre base principale sur cette île de départ, avant de créer des avant-postes un peu partout, dédiés à une exploitation locale ou comme lieux sécurisés pour une exploration plus avancée. Votre embarcation ne manque pas d'évoluer aussi et fait rapidement office de base mobile.

La narration vous fait aussi comprendre que rester sur place n'est pas une bonne idée, sauf si la vie d'hermite insulaire finit par vous séduire - une jolie maison bien bâtie, un peu d'agriculture et de chasse et pourquoi ne pas rester là toute votre vie au final ? -. Vous suivez les indices laissés par Juan Ponce de Léon, qui a de toute évidence survécu comme vous au naufrage, et découvrez des lieux étranges et toute une histoire de tribus et de guerre entre mortels et immortels... Foutain of Youth vous propose même de suivre une manière plus indigène de faire les choses qu'avec la technologie des conquistadors, même si cela ne mène pas forcément à deux fins bien différentes (en tous cas qu'on ait percues...)

C'est la teuf ici.

L'histoire est globalement satisfaisante, comme un film d'aventure old school qu'on connait déjà mais qui reste agréable à revoir. On a même droit à quelques énigmes vite résolues - ou disons qu'elles s'auto résolvent avant qu'on ait eu le temps de réfléchir... dommage. Aussi, n'allez pas croire qu'il s'agisse d'un survival horreur, sauf si vous flippez des squelettes ou êtes arachnophobes. Le ton Indiana Jones colle le mieux à ce que vous pouvez espérer. Cela dit, le jeu m'a fait sursauté grave une fois, je ne m'y attendais pas !

Même s'il est exigeant - selon ce que vous recherchez, voir plus bas -, Fountain of Youth a un côté chill porté par le plaisir de l'exploration, une navigation offrant de belles sensations de liberté et quelques décors étonnants. Il n'est pas question d'être en stress en permanence et si certains passages se montrent glauques, un retour au quai par un beau soleil soigne aussi les maux de l'âme.

Voies d'eau

Malheureusement, au fur et à mesure que l'on avance dans Fountain of Youth, le gameplay grince un peu comme le pont d'une caravelle. Même si les dangers changent légèrement, les schéma se répètent : jaguar, puma, panthère... Les combats sont bien menés mais pas très variés - et bon sang, on supporte de moins en moins les vermines agressives pullulante, comme les chiens ou les lézards qui vous harcèlent. Le titre avancent tout de même quelques affrontements de Boss pour lesquels une bonne préparation est de mise. Aussi le combat final est autrement plus difficile que tout le reste en jeu, faites attention...

Côté artisanat, quelques couacs se font entendre aussi, notamment sur la durabilité des outils. Si c'est normal qu'une hache en pierre se brise vite, c'est dommage que les matériaux plus rares et avancés comme le cuivre, ou pire encore le fer, demandent des réparations aussi fréquentes. Au final cela donne l'impression que les outils plus faibles sont plus pratiques même s'il faut les remplacer plus souvent, car il est plus facile de mettre la main sur les matériaux. Un peu frustrant.

Certains éléments très sympas et importants arrivent en toute fin d'aventure, quand ils ne sont plus très utiles.

Enfin, la progression mériterait quelques ajustements. Il arrive de patiner sur quelques étapes, mais ça peut être aussi le résultat d'une mauvaise gestion des priorités. En revanche, certains éléments très sympas et importants arrivent en toute fin d'aventure, quand ils ne sont plus très utiles. Certes on peut toujours retourner à la vie de survivant après la fin de l'histoire, pour profiter de son deck avec hamac au bord de la plage, mais la motivation pour bosser est moindre. Une ultime étape en forme d'épilogue aurait pu rémédier à cela (comme la fin de Subnautica). Quoique. Les stats du jeu m'annonce que j'ai trouvé 443 plans sur 462, ça me fait tiquer un peu... J'y retourne.

Verdict

Si vous aimez fabriquer des trucs et le vent marin, Survival: Fountain of Youth est clairement fait pour vous. L'accès anticipé a payé pour offrir un soft de bonne qualité (merci à la communauté ayant soutenu le développeur pendant un an), même si le studio Odinsoft devrait encore patcher un peu son jeu et revoir deux trois étapes de progression. Il est aussi dommage de ne pas avoir un peu plus de cosmétiques de base alors qu'on en trouve en DLC (plus de mobilier par exemple). Quoi qu'il en soit, on ne s'ennuie jamais dans Fountain of Youth, qui offre une expérience de survie à régler selon ses propres exigeances - attention cela peut impacter une durée déjà assez longue avec quelques redondances. Il ne faudrait pas se lasser avant la fin. Et pour cela, à vous de prendre quelques risques... Ce qui fait partie du fun, n'est-ce pas ?

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Test Survival: Fountain of Youth, survie et vent de liberté

8
Très bon
Façonnez une expérience de survie sur mesure pour profiter des charmes de cette histoire qui tire parfois en longueur (mais en même temps, personne ne vous oblige à construire cinq bases différentes...)
Survival: Fountain of Youth