Pokémon Pinball : passion flipper forever

25 ans après le premier jeu, le monde a besoin d’un nouveau Pokémon Pinball !

Quel que soit notre âge, on a tous vécu durant nos jeunes années une folle histoire d’amour avec une table de flipper. En salle d’arcade ou au bar du coin sur des machines authentiques pour les dinosaures du jeu vidéo, ou devant l’ordi pour les gosses des années 90, sur ce bon vieux 3D Pinball Space Cadet embarqué par défaut sur Windows 95, Windows ME et Windows XP.

En digne gamer trentenaire qui se respecte, j’ai évidemment connu cette époque bénie durant laquelle nos bécanes mettaient dix minutes à démarrer. Et en attendant que le modem daigne se connecter au web en hurlant à la mort et en crachant ses poumons, évidemment que j’ai passé des heures à balancer des billes par-delà l’atmosphère sur ce bon vieux flipper spatial. Pour autant, croyez-le ou non, l’expérience flipper la plus marquante de mon enfance, je la dois surtout à Pokémon Pinball sur Gameboy Color.

La jaquette du jeu Pokémon Pinball sorti en 1999 sur Gameboy Color (Jeu édité par Nintendo et développé par le studio Jupiter Corporation.

En 1999, date de sortie du jeu au Japon, la première Pokémania s’apprête à déferler dans les cours d’école du monde entier. Les versions rouge et bleu viennent à peine de sortir en Europe et les gamins insouciants se battent déjà pour avoir la mythique carte de Dracaufeu tout en s’échangeant les dernières rumeurs du jeu, notamment celle d'une mystérieuse créature légendaire cachée derrière un camion de Carmin-sur-Mer. Bref, avec une telle hype, on comprend vite pourquoi Nintendo, Game Freak et The Pokémon Company n’ont pas tardé à actionner le levier des spin-off.

Bumpez les tous !

Pokémon Pinball à l’époque, c’est donc une nouvelle manière originale d’attraper et collectionner les 150 monstres de poche originaux. Sauf qu’ici, vous n’incarnez plus Red sur une map de RPG, mais plutôt une Poke Ball en guise de bille dans un Kanto réaménagé sous forme d’une table de flipper. Celle-ci se décline en deux versions, les indétrônables Rouge et Bleu. Logique puisqu’à l’époque, la version Jaune n’existait pas et la deuxième génération Or et Argent n’était pas encore sortie.

Votre objectif en jeu est double : grappiller le plus de points et faire le meilleur score bien sûr, mais surtout vous l’avez deviné, compléter le Pokédex dans son intégralité. Pour y parvenir, il vous faut remplir certaines conditions qui activeront le “mode capture”. Une fois celui-ci lancé en propulsant votre bille Poke Ball dans la bouche de Chétiflor ou Crustabri (appréciez la subtilité du choix de ces Pokémon…), il vous sera demandé d’accomplir des objectifs précis dans un temps imparti. Ce n’est qu’une fois cela fait que vous pourrez attraper le Pokémon apparu.

Rassurez-vous, il est également possible de faire évoluer les Pokémon capturés, une fois n’est pas coutume, en accomplissant des objectifs spécifiques au cours de la partie. Notez aussi qu’à l’instar des jeux originaux, certaines bestioles n'apparaissent que dans des spots spécifiques. Mais là où les jeux Pokémon traditionnels sont connus pour tenir (excessivement) les joueurs par la main, Pokémon Pinball à l'inverse ne vous dira jamais explicitement comment activer le “mode évolution”, comment vous déplacer de ville en ville à Kanto ou sur quel monstre vous pourrez tomber...

Il était possible d’intégrer une pile à la cartouche de Pokémon Pinball pour pouvoir bénéficier d’un rumble pak intégré. Utile pour renforcer l'immersion en jeu !

Ainsi, comme si vous étiez un mioche de dix ans livré à lui-même et lâché en pleine nature pour devenir Maître Pokémon, à vous d’étudier soigneusement les plateaux du jeu pour en déceler toutes les subtilités. Une condition sine qua non pour espérer atteindre l’ultime objectif du jeu, le même que dans les cartouches rouge et bleu, à savoir vaincre et capturer Mewtwo.

Pokémon version hardcore

Mais vous l’aurez compris, pour ne serait-ce que le rencontrer, il faut le mériter. Et seuls ceux qui parviendront à réussir l’intégralité des niveaux bonus proposés par le jeu auront droit à cet honneur. Le flipper bleu va vous demander d’affronter Miaouss et Otaria tandis que Triopikeur et Ectoplasma vous attendront de pied ferme sur le plateau rouge. Je vous raconte ça, mais étant gamin, j’avoue n’avoir jamais réussi une seule fois à atteindre le mini-jeu du légendaire Pokémon Psy. La faute à l’exigence presque sadique du titre.

Quel avenir pour Pokémon Pinball ?

L’idée ne vous a peut-être jamais traversé l'esprit, mais avouez que le fait d’en reparler aujourd’hui, ça fait envie ! Quand bien même les jeux de flipper ne sont clairement plus dans l’ère du temps vidéoludique en 2024, un retour de ce spin off original aurait clairement le potentiel d’émerveiller les fans de la licence la plus lucrative de tous les temps. Un peu à la manière d’un Square Enix qui avec sa série de jeux musicaux Theatrhythm a su honorer sa saga culte Final Fantasy, Game Freak ne pourrait-il pas suivre cet exemple en proposant un Pokemon Pinball All Stars, aux allures de véritable musée consacré aux Pokémon ?

Imaginez… Si l’un des principaux défauts des deux jeux était finalement de ne proposer que deux flippers différents par cartouche, que donnerait l’expérience sur Nintendo Switch si elle nous offrait par exemple un plateau pour chaque cartouche de jeux Pokemon sortie à ce jour ? En ne prenant que les épisodes de la série principale, des versions rouge et bleue aux versions écarlate et violette, ça ferait quand même près d’une trentaine de terrains de jeu pour nos billes Poke Ball ! Cela sans parler des 1025 espèces de Pokémon (hors formes alternatives, Méga-Évolutions ou formes régionales) qui existent à ce jour et qui ne demanderaient qu’à être capturées.

Ça paraît fou dit comme ça, mais vu la passion de Game Freak et The Pokémon Company pour les remake et autres spin-off autour de sa poule aux œufs d’or, l’idée n’est finalement pas si saugrenue. On parle quand même de sociétés qui ces dernières années ont donné une seconde jeunesse au rail shooter avec New Pokémon Snap et initié des OVNI’s vidéoludiques comme Pokémon Sleep, Pokémon Masters et Pokémon Café ReMix. Un Pokémon Pinball Ultimate ou All Stars après la dixième génération de poké, moi en tout cas, je signe direct !
Jérémie Léger est rédacteur freelance IGN France.
Dans cet article

Pokémon Écarlate

18 novembre 2022