Dying Light Platinum Edition - Critique

Expérience forte de la génération précédente, Dying Light débarque sur Switch dans une version complète mais à la technique limitée.

Techland affectionne particulièrement le milieu zombie, en témoigne le très bon Dead Island ainsi que Dying Light. Ce dernier conserve la recette de base créée par le studio polonais sur Dead Island, la peaufine en ajoutant une couche parkour afin de dynamiser la formule et lui donner une autre dimension. Alors que le second opus se fait attendre depuis son annonce lors de la conférence Xbox de l’E3 2018, nous nous sommes plongés dans la Dying Light : Platinum Edition sur Nintendo Switch. Même s’il n’est clairement pas parfait, il reste l'un des jeux le plus marquant sur la génération précédente. La console de Nintendo, souvent décriée sur sa puissance brute, arrive tout de même à proposer des portages de qualité. Dying Light coche la plupart des cases dans notre cas.

La ville turque d’Harran est touchée par un agent pathogène dérivé de la rage. Devenu hors de contrôle, le virus provoque un véritable chaos transformant la population en zombies. La situation force le gouvernant à confiner la ville en érigeant un mur tout autour afin de maitriser l’épidémie... en vain. L’armée décide alors de bombarder la cité pour supprimer toute trace de la maladie.

On incarne Kyle Crane, envoyé par le GRE (Global Relief Effort — un organisme humanitaire) sous couverture, afin de mettre la main sur des dossiers top secret dérobés par un certain Rais pouvant amener à un remède. Véritable despote, cedernier règne par le sang et la violence sur ce qu’il reste d’Harran tout en s’emparant de tous les colis d’aides parachutés par le GRE ainsi que de l’antizine, un produit permettant de ralentir temporairement le virus.

Kyle intègre un groupe de survivants à la Tour, dernier bastion libre, pour lequel il va se prendre d’affection. Il devient un héros malgré lui, cherchant à aider les rescapés de la catastrophe sanitaire qui touche Harran, quitte à se mettre le GRA à dos, et se positionnant ainsi comme rempart face à Rais et sa milice.

Bien que satisfaisante, l’histoire n’offre pas de réel cliffhanger. On devine à l’avance pas mal d’évènements. Les personnages rencontrés, principaux comme secondaires, sont travaillés et possèdent tous leur identité propre. Dommage qu’on perçoive assez rapidement leur but, et leurs intentions.

Plus qu'un jeu de zombie

Les véritables forces de Dying Light se situent ailleurs, notamment par la grandeur de sa carte, cumulée à une verticalité à toute épreuve. Le terrain de jeu de Dying Light fait parti des meilleurs de la génération précédente, et encore aujourd’hui sur la version Switch, on se rend compte de l’ampleur de la ville qui regroupe une multitude d’environnements au sein de la cité en ruine. On pourrait penser faire face à une nième zone vide, mais il n’en est rien. Harran offre de nombreuses activités dissimulées à chaque recoin : une horde de zombies à démonter, un survivant appelant à l’aide, des ressources à ramasser, une escouade de sauvageons. On ne s’ennuie jamais ! D’autant que le contenu annexe dispose de trames composées de suite de quêtes scénarisées attrayantes. Techland sait comment maintenir le joueur en haleine, afin qu’il ne relâche jamais la manette.

La verticalité quant à elle fait la part belle au parkour, art mis en avant par les fameux Yamakasi il y a une paire d’années (ndlr : plus que ça, le temps passe vite...) On kiff grimper sur chaque mur, escalader les bâtisses, sauter de toit en toit pour rejoindre un objectif, ou échapper à des ennemis.

Au début de l’aventure, Kyle est « faible », le danger rôde partout le jour. Mais la nuit, des zombies plus véloces et agressifs apparaissent, notamment les rapaces, version surboostée du mort-vivant de base et donc une menace importante. L’appât du gain, via l’EXP accumulée à ce moment-là doublée, amène à prendre des risques.

On dispose d’un arsenal sommaire et classique lors de nos premières sorties comme un tube en métal, ou une planche en bois, mais on débloque très rapidement la faculté de réparer et améliorer notre équipement voire même le construire en inventant des pièces. On se retrouve avec des armes à feu de l’enfer, mais surtout des armes blanches générant des dégâts électriques et j’en passe. Techland offre des options en pagaille, amenant des approches différentes selon le joueur. Pour ma part, j’ai adoré me focaliser sur les lames en tout genre, afin d’axer Kyle combat au corps à corps, tout en ayant tout de même toujours un fusil sous le coude.

Parkour + zombie + armes = fun

Le gameplay, tout comme la prise en main, est solide. Plus on avance, et plus l’angoisse de voir le soleil se coucher se transforme en une sorte d’excitation d’aller en découdre avec nos dernières inventions face à des ennemis coriaces. L’action peut vite devenir frénétique que cela soit en affrontant des humains, comme des zombies. C’est du fun à l’état pur, aussi bien pour la baston que le parkour.

La composante RPG/leveling de bonne facture met à disposition plusieurs arbres de talents qu’on fait évoluer indépendamment. On augmente nos capacités de combat en enchainant les bagarres et gunfights, on gagne des points d’EXP de parkour en sautant, escaladant, etc. Logique et à la fois efficace.

La durée de vie est conséquente d’autant que cette édition Platinum inclut tous les contenus existants à ce jour et Techland a été des plus généreux avec une multitude d’ajouts gratuits et quelques packs payants notamment The Following. Comptez dans la quarantaines d’heures pour l’expérience originale, avec une majorité de l’annexe balayée et une dizaine supplémentaire pour The Following qui amène un nouvel environnement plus rural et le fait de pouvoir piloter des véhicules. En toute transparence, on vous conseille d’ailleurs de parcourir le DLC après le jeu de base.

Dying Light proposait un rendu convenable sur console de salon. Avec une puissance brute plutôt proche de la Xbox One sur le papier, on était en droit d’attendre quelque chose de similaire côté Switch. Faisons la courte : il s’agit ici de la version la plus faible. Même si la partie nomade reste correcte, la technique pèche en docké. On dénote de l’aliasing et du clipping, le tout couplé à des textures quelque peu baveuses et légères. En portable, on ressent bien moins ses gènes, qui se résument alors à un effet de blur sur les arrière-plans, entre autres et un preset un cran au-dessus face aux consoles d’ancienne génération. La version Switch de Dying Light tire son épingle du jeu en offrant une prise en charge du tactile pour naviguer dans les différents menus, amenant une ergonomie appréciable. Le framerate reste stable à 30fps à quelques exceptions près.

Techland a fourni un travail de qualité quand on replace le tout dans le contexte Switch, notamment du côté des chargements pas plus longs que sur la concurrence.

Verdict

Même si la technique a mal vieilli quand on joue sur la TV, l’expérience nomade de Dying Light reste plaisante de par le titre en lui-même et l’adaptation au tactile amène un petit plus. La recette fonctionne toujours aussi bien, que cela soit en solo comme en coop. La durée de vie est incroyable, et le contenu solide. Certes la narration gagnerait à être plus approfondie et travaillée, mais le gameplay amène du fun incontestable et sans concession. En tout cas, cette version a suffi à me faire patienter quelques semaines jusqu’à la sortie du second opus très attendu pour ma part.

Dans cet article

Dying Light Platinum Edition

Techland | 19 octobre 2021
  • Plate-forme / Sujet

Test Dying Light sur Switch, une version solide mais avec des concessions

8
Très bon
La version Switch est agréable en nomade mais montre ses limites en dock. Dying Light reste une expérience solide quel que soit le support. Un must have à faire au moins une fois.
Dying Light Platinum Edition